Le Prado

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🌎 Oh fan , le monde est petit !

J’vous l’ai dĂ©jĂ  dit, le Prado Ă  Marseille, c’est un peu comme la bouillabaisse : ça revient toujours dans ma vie, mĂȘme quand j’crois y avoir Ă©chappĂ©. Ma grand-mĂšre habitait rue Fontgate, pas loin du tout, et presque tous les soirs, on finissait au parc BorĂ©ly, cĂŽtĂ© gauche du Prado en descendant vers la mer.

Mais ce que j’vous ai pas racontĂ©, c’est qu’en face, y’avait — et y’a toujours — un grand immeuble qu’on appelait Saint-David (ou quelque chose comme ça) Ă  cause de la statue du mĂȘme nom au bout de l’avenue. Et lĂ -dedans
 oh peuchĂšre
 y’avait une pharmacie, moderne pour l’époque, qui appartenait Ă  un de mes innombrables cousins marseillais. Un cousin germain une fois retirĂ©, comme disent les spĂ©cialistes de l’arbre gĂ©nĂ©alogique. Famille Sangiuolo — oui, j’ai dĂ©jĂ  parlĂ© de mon cĂŽtĂ© corse, non ?

Bref, on y passait souvent dire bonjour, et j’crois bien que mes parents en profitaient pour organiser le prochain festin familial, parce qu’à Marseille, la pharmacie, c’est aussi un peu l’agence de planification des repas du dimanche.

🌎 Premier retour au Prado : l’amour (des autres) et le pastis

Avec les annĂ©es, j’avais un peu oubliĂ© le Prado. Faut dire que depuis notre dĂ©mĂ©nagement prĂšs de Paris, Ă  La Celle-Saint-Cloud, c’était plus pratique d’aller Ă  Versailles qu’à BorĂ©ly. Mais dans les annĂ©es 70, j’me suis retrouvĂ© Ă  faire du stop dans le sud avec mon pote G. On avait dĂ©cidĂ© de voir du pays : Nice, Toulon, Marseille


Marseille, c’était surtout pour G., qui voulait rendre visite Ă  une certaine Ève — et lĂ  je vous vois venir : oui, elle Ă©tait charmante, oui, elle avait l’accent qui chante, et oui, elle habitait
 dans le mĂȘme immeuble du Prado que celui de ma jeunesse ! Oh fan, le monde est vraiment petit. On y est restĂ©s deux jours. J’ai pas beaucoup de souvenirs prĂ©cis, mais j’soupçonne fortement le pastis d’avoir effacĂ© quelques dĂ©tails.

🌎 Deuxiùme retour : à 6 000 kilomùtres de la Canebiùre

Quelques annĂ©es plus tard, j’suis Ă©tudiant Ă  Villanova University, prĂšs de Philadelphie, entre 1973 et 1975. J’ai plein d’amis Ă©trangers, et parmi eux, un Argentin d’origine hongroise (inutile pour l’histoire, mais ça pose le dĂ©cor). Il roulait dans une Pontiac GTO — un monstre. J’la lui empruntais souvent, parce qu’un Ă©tudiant français en muscle car, ça en jette.

Un soir, on va Ă  la grande soirĂ©e internationale de la ville. Y’avait du monde de partout, musique, danse, et surtout
 boissons gratuites. En bons jeunes motivĂ©s, on se met en chasse. Et lĂ , je la vois : la plus jolie fille de la soirĂ©e. Française, en plus ! Coup de bol ? Oui
 sauf qu’elle Ă©tait mariĂ©e (mais le mari Ă©tait Ă  un congrĂšs mĂ©dical, ça, c’est Marseille, on en profite pour papoter).

On parle, on rigole
 et elle me sort qu’elle habite
 Ă  Marseille. Je vous le donne en mille : elle bosse Ă  la pharmacie Sangiuolo du Prado. À Philadelphie, Ă  6 000 bornes de la CanebiĂšre, j’trouve quelqu’un qui connaĂźt et bosse pour mon cousin. C’est pas du destin, ça ? On s’est Ă©crit quelques mois, puis on a perdu le fil. Pas d’email Ă  l’époque, et les lettres
 oh, ça prend du temps.

🌎 MoralitĂ©

Hier, en Ă©crivant sur Marseille, tout ça m’est revenu. Et je me dis que le Prado, c’est comme le pastis : mĂȘme si tu t’en Ă©loignes, il revient toujours dans ta vie
 avec un p’tit goĂ»t de soleil et de nostalgie.


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